Les miracles du Prophète (pbsl) 7 , et de la nécessité de nourrir les pauvres . ( D'après Sahih el Boukhari ) .

Abou 'Othman rapporte , d'après 'Abd ar-Rahman ibn Abi Bakr - DIEU les agrée - , que ( ceux qu'on appelait ) les gens de la Souffa étaient des gens pauvres et que le Prophète (pbsl) dit un jour : " Que celui qui a à  manger pour deux en emmène un comme troisième ; que celui qui a à manger pour quatre en emmène un comme cinquième ou sixième ou quelque chose d'approchant . " Abou Bakr en emmena ainsi trois . le Prophète (pbsl) emmena dix convives alors qu'Abou Bakr en prenait trois . " ( A la maison ) nous étions , dit 'Abd ar-Rahman : moi , mon père et ma mère . " - " Je ne sais pas , ajouta le rapporteur , s'il n'a pas dit : Ma femme et mon serviteur qui faisait le service de notre maison et de celle d'Abou Bakr . " Abou Bakr soupa un soir chez le Prophète (pbsl) , et après être resté ( dans un coin de la mosquée ) jusqu'à la prière du soir ( 'Icha' ) , il revint ( chez lui avec trois convives ) . Il y resta jusqu'au moment où le Prophète (pbsl) eût terminé son repas du soir . Alors ( il retourna chez le Prophète (pbsl) et revint après qu'il se fut écoulé de la nuit telle partie que DIEU voulut . - Qu'est ce qui t'a retenu loin de tes hôtes ? - ou suivant une variante - de ton hôte , lui demanda sa femme . - Ne leur as-tu donc pas servi le souper ? répondit Abou Bakr . - Ils ont refusé de manger avant que tu ne fusses de retour , reprit-elle . On leur a vainement servi les mets ; ils ont refusé .  Comme j'allai me cacher , ajoute 'Abd ar-Rahman , Abou Bakr me dit : Scélérat ! Et il me menaça et m'injuria . Puis ( s'adressant aux hôtes ) , il leur dit : Mangez . Quant à moi je n'en mangerai jamais * . Alors , j'en jure par les serments les plus solennels , nous n'avions pas pris une bouchée de mets , qu'il en sortait de dessous une quantité plus grande et , quand tout le monde fut rassasié , le plat était mieux garni  qu'auparavant . Voyant qu'il en restait autant , sinon plus , Abou Bakr dit à sa femme : Ô soeur des banou Firas ! ( que se passe-t-il donc ? ) . - Je l'ignore , mon cher ami , répondit-elle , je le jure par ( Celui qui fait ) la fraîcheur de mon oeil ! Mais il y a maintenant trois fois autant de mets qu'il y en avait auparavant . " Abou Bakr , goûtant alors de ce mets , dit : C'est le diable seul qui m'avait poussé à cela , c'est-à-dire à jurer ( que je n'en mangerai pas ) . Après avoir avalé une bouchée , il porta le plat chez le Prophète (pbsl) où il resta jusqu'au matin . A ce moment expirait une trêve que nous avions conclue avec une tribu . Les douze décurions ** , que nous avions désignés , revinrent ( à Médine ) , chacun d'eux ayant avec lui un certain nombre d'individus dont DIEU sait mieux que personne le chiffre . Quoi qu'il en soit , le Prophète (pbsl) leur envoya de ce mets et ils en mangèrent tous , dit 'Abd ar-Rahman ; tel est le sens de ses paroles , sinon le texte . " ( Variantes : fa-'arrafna ; fa-tafarraqna ; fa-ta'arrafna ) *** .

* Abou Bakr pensait qu'il n'y avait pas assez de nourriture pour ses invités et sa famille . Pour dissimuler ce fait , il injuria son fils pour manquement à l'hospitalité due aux invités , et jura de ne pas manger . 

** Pour présenter leur contribules .

*** La différence de sens entre ces trois variantes est respectivement : " nous repartîmes " , " nous nommâmes sur eux " , " nous prîmes connaissance de ( leur douze décurions ) " .